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les mille nuits et une nuit

dit : « Il est au-dessus de ton palais. » Il demanda : « Où ça, au-dessus de mon palais ? » Il répondit : « Sur la terrasse de ton palais. »

À ces paroles, le roi le regarda avec attention et s’écria : « Ô l’extravagant ! Voilà la meilleure preuve de ta folie ! Comment un cheval peut-il être sur la terrasse ? Mais nous allons tout de suite voir si tu mens ou si tu dis la vérité ! » Puis il se tourna vers le chef de ses troupes, et lui dit : « Cours au palais et reviens me dire ce que tu auras vu ! Et apporte-moi tout ce tu trouveras sur la terrasse ! »

Quant au peuple, il s’émerveilla des paroles du jeune prince ; et tous les gens se demandèrent : « Comment un cheval pourra-t-il descendre l’escalier du haut de la terrasse ? Vraiment voilà une chose que nous n’avons jamais entendue de notre vie ! »

Cependant le messager du roi arriva au palais et, étant monté sur la terrasse, y trouva le cheval et jugea qu’il n’avait jamais vu son égal en beauté ; mais lorsqu’il s’en fut approché et qu’il l’eut examiné, il vit qu’il était en bois d’ébène et en ivoire ! Alors lui et tous ceux qui l’accompagnaient se mirent, en voyant la chose, à rire et à se dire les uns aux autres…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.