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histoire magique du cheval d’ébène
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de répondre, en démentant le vieux : « Ô roi, par Allah ! je ne connais guère ce laid-là ! Et il n’est pas mon époux du tout ! Mais c’est un perfide sorcier qui m’a enlevée par la ruse et par la force ! »

À ces paroles de la jeune fille, le roi des Roums donna l’ordre à ses esclaves de donner la bastonnade au magicien ; et ils la lui donnèrent d’une manière si soignée qu’il faillit expirer sous les coups. Après quoi le roi le fit emporter à la ville et jeter dans le cachot, tandis que lui-même emmenait la jeune fille et faisait transporter le cheval magique dont il était loin de soupçonner les meilleures vertus ou le maniement secret. Et voilà pour le magicien et la princesse !

Quant au prince Kamaralakmar, il se vêtit d’habits de voyage, prit avec lui ce dont il avait besoin en vivres et en argent, et se mit en route, le cœur bien triste et l’esprit dans un bien mauvais état. Et il se mit à la recherche de la princesse, en voyageant de pays en pays et de ville en ville ; et partout il s’enquérait du cheval d’ébène, alors que tous ceux qu’il interrogeait s’étonnaient à l’extrême de son langage et trouvaient ses questions tout à fait énormes et extravagantes…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.