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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT VINGT-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… et trouvaient ses questions tout à fait énormes et extravagantes. Et il continua à agir de la sorte un très long espace de temps, en faisant des recherches de plus en plus actives et en demandant des renseignements de plus en plus nombreux, sans arriver à avoir aucune nouvelle qui pût le mettre sur la voie. Après tout cela il finit par arriver à la ville de Sana, où régnait le père de Schamsennahar, et se renseigna sur son arrivée ; mais nul n’en avait plus entendu parler et ne put lui dire ce qu’elle était devenue depuis son enlèvement ; et on lui dit dans quel état d’anéantissement et de désespoir était enseveli le vieux roi. Alors il continua sa route et se dirigea vers le pays des Roums, en continuant toujours à s’enquérir de la princesse et du cheval d’ébène partout où il passait et à toutes les étapes qu’il faisait.

Or, un jour il s’arrêta en route à un khân où il vit une troupe de marchands assis en rond à causer entre eux ; et il s’assit lui aussi à côté d’eux, et entendit l’un d’eux qui disait : « Ô mes amis, tout dernièrement il vient de m’arriver la chose la plus prodigieuse d’entre les choses prodigieuses ! » Et tous lui demandèrent : « Qu’est-ce donc ? » Il répondit : « J’étais allé avec mes marchandises dans le