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les mille nuits et une nuit

Lorsque le roi des Roums entendit ces paroles il se réjouit à la limite de la joie, tandis que Kamaralakmar montait sur le cheval et attachait solidement derrière lui la jeune fille. Et pendant que tous les yeux étaient dirigés vers lui et le regardaient faire, il tourna la cheville de l’ascension ; et le cheval, prenant son essor, s’éleva avec eux en ligne droite en disparaissant au plus haut des airs.

Le roi des Roums, qui était loin de se douter de la vérité, continua à rester dans la prairie avec ses troupes, et à attendre leur retour, pendant une demi-journée. Mais, comme il ne les voyait pas revenir, il finit par se décider à aller les attendre dans son palais. Et ce fut également une attente vaine. Alors il pensa au vieux laid qui était enfermé dans le cachot et, l’ayant fait venir en sa présence, lui dit : « Ah ! vieux traître, ah ! cul de singe, comment as-tu osé me cacher le mystère de ce cheval ensorcelé et possédé par les genn démoniaques ? Voilà maintenant qu’il vient d’enlever dans les airs le médecin qui a guéri la jeune fille de sa folie, et la jeune fille elle-même. Et qui sait ce qui va leur arriver ! De plus je te rends responsable de la quantité de bijoux et de choses précieuses, qui ont la valeur d’un trésor, dont je l’avais fait orner à sa sortie du hammam ! Or à l’instant ta tête va sauter de ton corps ! » Et, sur un signe du roi, le porte-glaive s’avança et, d’un seul tournoiement, fit du Persan deux Persans ! Et voilà pour tous ceux-là !

Quant au prince Kamaralakmar et à la princesse Schamsennahar, ils continuèrent tranquillement leur rapide voyage aérien, et arrivèrent en toute sécurité