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les mille nuits et une nuit

au roi de Sana, père de son épouse, où il le mettait au courant de toute leur histoire, lui annonçait leur mariage et leur séjour ensemble dans le bonheur le plus complet. Et il envoya cette lettre par un messager accompagné de porteurs de présents magnifiques et de choses rares d’une grande valeur. Et le messager arriva à Sana, dans l’Yamân, et remit la lettre et les cadeaux au père de la princesse, qui, ayant lu la lettre, se réjouit à la limite de la joie et accepta les cadeaux. Après quoi il prépara à son tour de fort riches présents pour son gendre, le fils du roi Sabour, et les lui envoya avec le même messager.

Au reçu des présents du père de son épouse, le beau prince Kamaralakmar se réjouit extrêmement ; car il lui eût été pénible de savoir le vieux roi de Sana mécontent de leur conduite à tous deux. Et même il prit pour règle de lui envoyer chaque année une nouvelle lettre et de nouveaux présents. Et il continua à agir de la sorte jusqu’à la mort du roi de Sana. Puis, quand son propre père, le roi Sabour, mourut à son tour, il lui succéda sur le trône du royaume, et commença son règne en mariant sa plus jeune sœur, celle qu’il aimait tant, avec le nouveau roi de l’Yamân. Après quoi il gouverna son royaume avec sagesse et ses sujets avec équité ; et de cette façon il acquit la suprématie sur toutes les contrées, et la fidélité de cœur de tous les habitants. Et lui et son épouse Schamsennahar continuèrent à vivre dans la vie la plus délicieuse, la plus douce, la plus calme et la plus tranquille, jusqu’à ce vînt à eux la Destructrice des délices, la Séparatrice des sociétés et des amis, la Pillarde des palais et des cabanes, la