Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/179

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histoire de dalila-la-rouée…
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porte secrète, et le Protecteur la protégea et la fit arriver sans encombre à sa maison. Lorsque sa fille Zeinab la vit entrer, elle lui demanda : « Ô mère mienne, qu’as-tu fait aujourd’hui ? » Elle répondit : « Ma fille, j’ai joué un tour à l’épouse du wali en lui vendant pour mille dinars, comme esclaves, l’ânier, le teinturier, le Juif, le barbier et le jeune marchand ! Cependant, ô ma fille, de ceux-là il n’y a qu’un seul qui me préoccupe et dont je redoute la perspicacité : c’est l’ânier ! C’est ce fils de putain qui me reconnaît chaque fois ! » Et sa fille lui dit : « Alors, ô mère mienne, assez sortir comme cela ! Garde maintenant la maison, et n’oublie point le proverbe qui dit :

« Il n’est pas certain que la gargoulette

« Reste sans se casser chaque fois qu’on la jette ! »

Et elle essaya de persuader sa mère de ne plus sortir désormais, mais inutilement.

Quant aux cinq, voici ! Lorsque le wali se fut réveillé de sa sieste, son épouse lui dit : « Puisse l’a douceur du sommeil t’avoir dulcifié ! Je me suis réjouie pour toi au sujet des cinq esclaves que tu nous as achetés ! » Il demanda : « Quels esclaves ? » Elle dit : « Pourquoi veux-tu me cacher la chose ? Puissent-ils alors te jouer d’aussi mauvais tours que celui que tu me joues ! » Il dit : « Par Allah ! je n’ai point acheté d’esclaves ! Qui t’a donné ce renseignement ! » Elle répondit : « C’est la vieille elle-même, à qui tu les as achetés pour mille deux cents dinars, qui me les a amenés et me les a montrés là, dans la cour, vêtus cha-