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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT QUARANTE-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

… Quant à Ahmad-la-Teigne et à ses quarante compagnons, ils restèrent endormis pendant deux jours et deux nuits, et lorsque, au matin du troisième jour, ils se furent réveillés de leur sommeil extraordinaire, ils ne surent d’abord comment s’expliquer leur présence là-dedans, et finirent, à force de suppositions, par ne plus douter du tour qui leur avait été joué. Alors ils se trouvèrent fort humiliés, surtout Ahmad-la-Teigne qui avait montré une telle assurance en présence de Hassan-la-Peste, et qui éprouvait maintenant une grande honte à se montrer dans la rue, dans l’accoutrement où il se trouvait. Il se décida pourtant à sortir du cabaret et, précisément, la première personne qu’il rencontra sur sa route fut son collègue Hassan-la-Peste qui, le voyant ainsi vêtu de la chemise et du caleçon, et suivi de ses quarante archers accoutrés comme lui, comprit, à ce seul coup d’œil, l’aventure dont ils venaient tous d’être les victimes. À cette vue Hassan-la-Peste exulta à la limite de l’exultation et se mit à chanter ces vers :

« Les jeunes filles naïves croient tous les hommes