Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/197

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histoire de dalila-la-rouée…
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semblables ! Elles ne savent point que nous ne nous ressemblons que par nos turbans !

» Parmi nous les uns sont des savants, et les autres des imbéciles ! N’y a-t-il point au ciel des étoiles sans éclat et d’autres qui sont des perles ?

» Les aigles et les faucons ne mangent point la chair morte ; mais les vautours impurs s’abattent sur les cadavres ! »

Lorsque Hassan-la-Peste eut fini de chanter, il s’approcha d’Ahmad-la-Teigne, qu’il feignit de reconnaître à l’instant, et lui dit : « Par Allah ! mokaddem Ahmad, les matinées sont fraîches sur le Tigre, et vous êtes des imprudents de sortir ainsi en chemise et en caleçon ! » Et Ahmad-la-Teigne répondit : « Et toi, ya Hassan, tu es encore plus lourd et plus froid d’esprit que cette matinée ! Nul n’échappe à son sort, et notre sort a été d’être joués par une jeune fille. La connaîtrais-tu, toi ? » Il répondit : « Je la connais et je connais sa mère ! Et si tu veux, je vais aller te les capturer à l’instant ? » Il demanda : « Et comment cela ? » Il répondit : « Tu n’auras qu’à te présenter devant le khalifat, et, en signe d’incapacité, tu secoueras ton collier ; et tu lui diras de me charger de la capture à ta place ! » Alors Ahmad-la-Teigne, après s’être habillé, alla au Diwân avec Hassan-la-Peste, et le khalifat lui demanda : « Où est la vieille, mokaddem Ahmad ? » Il secoua son collier et répondit : « Par Allah ! ô émir des Croyants, moi je ne la connais pas ! Le mokaddem Hassan ferait mieux l’affaire ! Il la connaît et affirme même que la vieille n’a fait tout cela que pour faire parler d’elle et attirer l’atten-