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dalila-la-rouée… (ali vif-argent…)
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le porteur d’eau ; et, tous deux s’étant assis sur l’un des degrés de marbre de la fontaine publique, à côté de l’outre déposée sur le sol, le porteur d’eau raconta…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT CINQUANTIÈME NUIT

Elle dit :

… et, tous deux s’étant assis sur l’un des degrés de marbre de la fontaine publique, à côté de l’outre déposée sur le sol, le porteur d’eau raconta :

« Sache, ô mon généreux maître, que mon père était le cheikh de la corporation des porteurs d’eau du Caire, non point des porteurs qui vendent l’eau en gros aux maisons, mais de ceux qui, comme moi, la vendent au détail, en la débitant dans les rues sur leur dos.

« Lorsque mon père mourut, il me laissa en héritage cinq chameaux, un mulet, la boutique et la maison. C’était plus qu’il ne fallait à un homme de ma condition pour vivre heureux ! Mais, ô mon maître, le pauvre n’est jamais satisfait ; et le jour où par hasard il est enfin satisfait, il meurt ! Moi donc je pensai en mon âme : « Je vais augmenter mon