Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
248
les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT SOIXANTE-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

… et Ali ne se trouva plus debout que sur son seul pied, le gauche ! Et il eut beau vouloir se servir de ses membres hors de service, il ne put arriver qu’à perdre l’équilibre et à tantôt rouler et tantôt se relever jusqu’à ce qu’il fût épuisé et que le magicien lui dît : « As-tu renoncé à ton projet ? » Mais Ali répliqua : « Il me faut absolument les effets de ta fille ! » Alors le Juif lui dit : « Ah ! tu veux les effets ! Eh bien, je vais te les faire porter ! » Et il prit une tasse remplie d’eau, l’en aspergea et lui cria : « Deviens un âne ! » Et à l’instant Ali Vif-Argent fut changé en âne, avec une figure d’âne, des sabots ferrés à neuf, et des oreilles monumentales. Et il se mit incontinent à braire comme un âne en levant le nez et la queue et en reniflant l’air. Et le Juif prononça sur lui les paroles dominatrices, pour s’en rendre complètement maître, et l’obligea à descendre les escaliers sur ses pattes de derrière ; et, une fois dans la cour du palais, il traça autour de lui un cercle magique dans la sable ; et aussitôt une muraille s’éleva en formant une enceinte assez étroite d’où il ne pouvait point s’échapper.

Le matin le Juif vint à lui, le sella, le brida, le