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rose-dans-le-calice et délice-du-monde
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Ô maison ! si le bien-aimé passe au matin, en saluant par les signes des amoureux,

Rends-lui de notre part un salut délicieux et parfumé, car nous ne savons où le sort nous mènera ce soir !

Je ne sais moi-même vers quels lieux me porte le voyage, car on m’emmène avec hâte et bien peu de bagages.

La nuit viendra et l’oiseau du fourré annoncera par ses plaintes modulées, sur les rameaux, la nouvelle de notre triste destinée.

Il dira dans son langage : « Ô douleur ! qu’il est cruel de se séparer de celui qu’on aime ! »

Et moi quand j’ai vu les coupes de la séparation déjà pleines et le sort prêt à nous les offrir, malgré nous,

J’ai coupé le breuvage amer avec de la résignation ! Mais la résignation, je le vois bien, hélas ! ne pourra jamais me procurer l’oubli !

Lorsqu’elle eut tracé ces vers sur la porte…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… Lorsqu’elle eut tracé ces vers sur la porte, elle