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histoire de jouder le pêcheur…
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dre qui disait : « Quel est celui qui frappe à la porte des Trésors, sans savoir rompre les enchantements ! » Il répondit : « Je suis Jouder ben-Omar ! » Et aussitôt la porte s’ouvrit et sur le seuil apparut un personnage qui, le glaive nu à la main, lui cria : « Tends le cou ! » Et Jouder tendit son cou ; et l’autre abaissa son glaive, mais pour tomber au même moment. Et il en fut de même pour les autres portes jusqu’à la septième, exactement comme le lui avait prédit et recommandé le Moghrabin. Et chaque fois Jouder rompit tous les enchantements, avec un grand courage, jusqu’à ce que sa mère lui fût apparue, sortant de la septième porte. Elle le regarda et lui dit : « Tous les salams sur toi, ô mon enfant ! » Mais Jouder lui cria : « Et qui es-tu, toi ? » Elle répondit : « Je suis ta mère, ô mon fils ! Je suis celle qui t’a porté neuf mois dans son sein, qui t’a allaité et t’a donné l’éducation que tu as, ô mon enfant ! » Il lui cria : « Ôte tes vêtements ! » Elle répondit : « Tu es mon fils, et comment me demandes-tu d’être nue ? » Il dit : « Ôte ! ou sinon je jetterai ta tête avec ce glaive ! » Et il tendit la main vers la muraille, saisit le glaive qui y était suspendu, et le brandit en criant : « Si tu ne te déshabilles, je te tue ! » Alors elle se décida à ôter quelque peu de ses vêtements ; mais il lui dit : « Enlève le reste ! » Et elle ôta encore quelque chose. Il lui dit : « Encore ! » et il continua à la harceler jusqu’à ce qu’elle eût ôté tous ses vêtements, et qu’elle n’eût plus sur elle que le caleçon, et que, honteuse, elle lui eût dit : « Ah ! mon fils, tu m’as frustrée de tout le temps que j’ai employé à t’élever ! Quelle déception ! As-tu donc un cœur de pierre ! Et