« Pour me torturer ils m’ont emprisonné loin de mon ami, et m’ont fait goûter tous les tourments dans ma prison.
« Ils ont brûlé mon cœur des feux de la passion, en éloignant mes yeux de mon ami.
« Ils m’ont enfermé dans des tours fortifiées, bâties sur des montagnes au milieu des abîmes marins.
« Ont-ils donc ainsi voulu me donner l’oubli ? Or mon amour y depuis lors, s’est accru tellement !
« Comment pourrai-je oublier ? Tout ce que je souffre n’est-il pas dû à un seul regard jeté sur le visage de l’aimé ?
« Mes journées s’écoulent dans les peines, et je passe mes nuits en proie à mes tristes pensées !
« Mais bien que privé de la présence aimée, il m’en reste le souvenir pour me consoler dans la solitude.
« Ô ! puissé-je un jour, après tout cela, voir la destinée me réunir avec le bien-aimé ! »
Lorsqu’elle eut fini de réciter ces vers, Rose-dans-le-Calice monta sur la terrasse du palais…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA QUATRE CENT NEUVIÈME NUIT
Elle dit :
… Rose-dans-le-Calice monta sur la terrasse du