Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 8, trad Mardrus, 1901.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
48
les mille nuits et une nuit

toi de là-bas une personne qu’on nomme Délice-du-Monde. Et tu diras au roi : « Mon maître désire devenir ton allié, et le pacte d’alliance entre toi et lui sera le mariage à conclure entre ta fille et Délice-du-Monde, l’un des personnages de ta suite. Il faut donc me confier ce jeune homme et je le conduirai auprès du roi Derbas afin que devant lui soit dressé le contrat de mariage ! »

Après quoi le roi Derbas écrivit une lettre à ce sujet au roi Schamikh, la remit à son vizir en lui réitérant les ordres qui concernaient Délice-du-Monde, et lui dit : « Sache bien que si tu ne me le ramènes pas, tu seras destitué de ta charge ! » Le vizir répondit : « J’écoute et j’obéis ! » et se mit aussitôt en route avec les présents vers les contrées du roi Schamikh.

Lorsqu’il arriva auprès du roi Schamikh, il lui transmit le salam de la part du roi Derbas, et lui remit la lettre et les présents qu’il lui avait apportés.

À la vue de ces présents et à la lecture de la lettre, où il était question de Délice-du-Monde, le roi Schamikh versa des larmes en grande quantité et dit au vizir du roi Derbas : « Hélas ! Où est à présent Délice-du-Monde ? Il a disparu ! Et nous ignorons en quel endroit il se trouve ! Si tu peux me le rendre, ô vizir-ambassadeur, je te donnerai le double de ce que tu m’as apporté en présents ! » Et le roi, en disant ces paroles, se mit à fondre en larmes, à pousser des gémissements, à se lamenter et à éclater en sanglots. Puis il récita ces vers :