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rose-dans-le-calice et délice-du-monde
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« Rendez-moi mon bien-aimé ! Qu’ai-je à faire des trésors, des présents de perles et de diamants.

« Il était pour moi la pleine lune au sein d’un ciel pur et beau. Il était l’ami d’élection aux façons exquises et charmantes.

« La fine gazelle ne saurait lui être comparée ! Sa taille est la branche de l’arbre bân dont les fruits seraient ses délicieuses manières.

« Mais la souple branche elle-même ne peut, malgré sa jeune beauté, séduire comme lui la raison des hommes !

« Je l’ai élevé, dès ses tendres années, au milieu des caresses ! Et me voici maintenant triste et désolé de son éloignement, et l’esprit en proie au trouble sans répit. »

Après quoi il se tourna vers le vizir envoyé, qui lui avait apporté les cadeaux et la lettre, et lui dit : « Retourne vers ton maître et dis-lui : « Délice-du-Monde s’en est allé il y a plus d’une année déjà, et le roi, son maître, ignore ce qu’il est devenu ! » Le vizir répondit : « Ô mon seigneur, mon maître m’a dit : « Si tu ne me ramènes pas Délice-du-Monde, tu seras destitué du vizirat, et tu ne remettras jamais plus le pied dans la ville ! » Comment donc oserais-je m’en retourner sans le jeune homme ? »

Alors le roi Schamikh se tourna vers son propre vizir Ibrahim, père de Rose-dans-le-Calice, et lui dit : « Tu vas accompagner le vizir envoyé, et tu prendras avec toi une forte escorte ; et de la sorte tu l’aideras à faire les recherches nécessaires dans toutes les contrées pour retrouver Délice-du-Monde ! » Il répondit : « J’écoute et j’obéis ! » Et aussitôt il se fit es-