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les mille nuits et une nuit

en marquant ainsi les heures ; puis lorsque le mois est écoulé de la sorte, il ouvre la bouche et le croissant de la nouvelle lune apparaît au fond de son gosier ! » Et le roi, émerveillé, s’écria : « Par Allah ! si tu dis vrai, tous tes vœux seront accomplis ! »

Le troisième qui s’avança fut le savant de Perse. Il embrassa la terre entre les mains du roi, et, après les compliments et les souhaits, lui offrit un cheval en bois d’ébène, de la qualité la plus noire et la plus rare, incrusté d’or et de pierreries, et harnaché merveilleusement d’une selle, d’une bride et d’étriers comme on n’en voit qu’aux chevaux des rois. Aussi le roi Sabour fut-il émerveillé à la limite de l’émerveillement, et déconcerté de la beauté et des perfections de ce cheval ; puis il dit : « Et quelles sont les vertus de ce cheval d’ébène ? » Le Persan répondit : « Ô mon seigneur, les vertus que possède ce cheval sont une chose prodigieuse et telle que lorsqu’on le monte, il part avec son cavalier à travers les airs avec la rapidité de l’éclair, et le porte partout où on veut le diriger, en couvrant en un jour des distances qu’un cheval ordinaire mettrait un an à parcourir ! » Le roi, prodigieusement étonné de ces trois choses prodigieuses qui se succédaient dans le même jour, se tourna vers le Persan et lui dit : « Par Allah le Tout-Puissant (qu’il soit exalté !), qui créa tous les êtres et leur donna le manger et le boire, si la vérité de tes paroles m’est prouvée, je te promets la réalisation de tes souhaits et du moindre de tes désirs ! »

Après quoi le roi fit mettre à l’épreuve, pendant trois jours, les vertus diverses des trois cadeaux, en