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histoire magique du cheval d’ébène
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mérites bien plus que n’importe quel autre roi fils de roi ou de sultan ! »

Là-dessus l’eunuque courut chez le roi, en jetant les hauts cris, en déchirant ses habits et en se couvrant la tête de poussière. Aussi, en entendant ses cris affolés, le roi lui demanda-t-il : « De quelle calamité as-tu donc été atteint ? Parle vite et sois bref, car tu as fait frémir mon cœur ! » L’eunuque répondit…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE CENT VINGTIÈME NUIT

Elle dit :

… L’eunuque répondit : « Ô roi, hâte-toi de voler au secours de ta fille, car un genni d’entre les genn, sous les apparences d’un fils de roi, a pris possession d’elle et a élu domicile en elle ! Il n’y a pas ! Il faut courir ! Sus à lui ! »

En entendant ces paroles de son eunuque, le roi fut à la limite de la fureur, et fut sur le point de le tuer ; puis il lui cria : « Comment as-tu osé être assez négligent pour perdre ma fille de vue, quand je t’avais chargé de sa garde diurne et nocturne, et pour laisser cet éfrit démoniaque pénétrer chez elle et prendre possession d’elle ? » Et, fou d’émotion, il