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Les lois de l’esthétique et les lois de la sensibilité tactile fusionnent ; pouvoir diversifier les sons comme les grands artistes le font, c’est pouvoir diversifier comme eux les sensations tactiles. On nous reprochera peut-être de ne pas mentionner le rythme musical, c’est-à-dire les allures impulsives des temps forts et des temps faibles comme principe vital fondamental de l’exécution. Dans l’étude du piano, comme nous avons été à même de le constater, c’est de l’agencement des mouvements que dérive le rythme, et sans bons contacts pas de bons mouvements, c’est-à-dire de mouvements qui puissent s’agencer physiologiquement.

Si nous possédions intuitivement de bons mouvements, nous aurions aussi un bon rythme et tous nos contacts seraient justes. Mais, comme cette intuition ne se trouve qu’exceptionnellement, il faut au contraire que nous formions les mouvements par le perfectionnement des contacts.

Dans l’art de l’exécution, le rythme n’est pas autre chose que la fusion complète des contacts et des mouvements.