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le mécanisme du toucher

accessible de l’intelligence, au grand profit de son développement.

Ce qui entrave le plus le progrès des mouvements dans l’étude artistique, c’est l’ignorance des ressources organiques de notre appareil tactile, que nous approprions mal à la recherche des résultats que nous voulons atteindre. Cette lacune de notre éducation musicale n’a pas été remarquée, parce que chacun apprend à voir et à entendre sans être renseigné sur le fonctionnement du mécanisme de l’œil ou de l’oreille ; mais il n’en est pas de même pour le toucher. On ne peut progresser qu’à condition d’acquérir des mouvements souples, et ces mouvements sont basés sur un agencement spécial des contacts qui nous est révélé par la connaissance des dispositions caractéristiques des dix pulpes.

Les pulpes ne sont point semblables à un plan régulier, leur surface est subdivisible « en une multitude de petits compartiments de chacun desquels s’élève une petite saillie semblable à une sorte de petit doigt microscopique : et ces petits doigts se multiplient en foule dans tous les points où le toucher est le plus délicat et le plus subtil »[1].

Ces petites saillies qui consistent en parcelles si infimes qu’elles ne sont visibles qu’au microscope, portent le nom de papilles. Coordonnées en lignes papillaires elles prennent des dispositions variées et caractéristiques sur la pulpe des doigts, dont la fig. 1 nous offre une repro-

  1. Gratiolet, De la physionomie et des mouvements d’expression.