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qu’il donne la mort dans moins d’une heure.

Le lendemain, sur les quatre heures du soir, M. de Montcalm arriva avec le reste de l’armée. Il fallut nous remettre en route malgré un déluge de pluie qui nous inondait. Nous marchâmes presque toute la nuit, jusqu’à ce que nous distinguâmes le camp de M. de Lévi ; à trois feux placés en triangle sur la croupe d’une montagne. Nous fîmes halte dans cet endroit, où l’on tint un conseil général, après lequel les troupes de terre se mirent de nouveau en marche vers le fort George, distant seulement de quatre lieues. Ce ne fut que vers le midi que nous remontâmes en canot. Nous nagions lentement pour donner le temps aux bateaux chargés de l’artillerie de nous suivre. Il s’en fallait bien qu’ils le pussent. Sur le soir nous avions plus d’une grande lieue d’avance. Cependant, comme nous étions arrivés à une baie dont nous ne pouvions doubler la pointe sans nous découvrir entièrement aux ennemis, nous nous déterminâmes, en attendant de nouveaux ordres, à y passer la nuit. Elle fut marquée par une petite action, qui fut le prélude du siège.

Sur les onze heures, deux berges parties du fort parurent sur le lac. Elles naviguaient avec une assurance et une tranquillité dont elles ne tardèrent pas à revenir. Un de mes voisins, qui veillait pour la sûreté générale, les distingua dans un assez grand éloignement. La nouvelle fut portée à tous les sauvages, et les préparatifs pour les recevoir,