Page:Le massacre au Fort George - La mémoire de Montcalm vengée - 1864.djvu/75

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rent la peine et les dangers ; ils arborèrent pavillon français et demandèrent à capituler.

Nous touchons à la reddition de la place, et à la sanglante catastrophe qui l’a suivie. Sans doute que tous les coins de l’Europe ont retenti de cette triste scène, comme d’un attentat dont l’odieux rejaillit peut-être sur la nation, et la flétrit. Votre équité va juger dans le moment si une imputation si criante porte sur d’autres principes que sur l’ignorance ou la malignité. Je ne rapporterai que des faits d’une publicité et d’une authenticité si incontestables, que je pourrais, sans crainte d’être démenti, les appuyer du témoignage même de MM. les officiers anglais qui ont été les témoins et les victimes. M. le Marquis de Montcalm, avant que d’entendre à aucune composition, juge devoir prendre l’avis de toutes les nations sauvages, afin de les adoucir par cette condescendance, et de rendre inviolable le traité par leur agrément. Il en fit assembler tous les chefs, à qui il communiqua les conditions de la capitulation, qui accordaient aux ennemis le droit de sortir de la place avec tous les honneurs de la guerre, et leur imposait, avec l’obligation de ne point servir de dix-huit mois contre Sa Majesté Très-Chrétienne, celle de rendre la liberté à tous les canadiens pris dans cette guerre. Tous ces articles furent universellement applaudis : muni du sceau de l’approbation générale, le traité fut signé par les généraux des deux couronnes. En conséquence l’armée