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Page:Le messager de la Cour, 1524.pdf/10

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chers enleuer le poure langoureux, & dirent qu’en iour de leur vie ils n’auoient porté vn corps ſi leger, & qui peſaſt moins que fait le bien public. Il eſt donc la où le Roy croit qu’il reprendra ſes forces, & ne craignant plus de rencontrer ſon ennemy l’intereſt particulier, il s’appriuoiſera chez tous les gráds de la Cour : nonobſtant l’aduis d’vn certain Empirique d’eſtat, qui perſuadoit qu’on l’enuoyaſt ſe promener aux eaux de Pougues & de la à celles de Spa pour ſa courte haleine.

D’ailleurs mon hoſte me dit qu’il y auoit encore en ce pais là, vne tres-mauuaiſe beſte qu’vne grande Roy ne auoit bonne enuie d’en faire auſſi chaſſer pour le mal qu’elle meſme en a autrefois receu. Luy demandant qui elle eſtoit, & de quel meſtier elle ſe meſloit, il me dit, qu’on la nommoit Madame des Intriques eſtans vne femelle ſi pleine d’artifice, qu’elle broüille toute la Cour, quand bon luy ſemble. Ceſte fine ruſée attache & embeſongne tellement les eſprits à forger toutes ſortes de cabales & de cauillatiós qu’ils ne s’eſtudient qu’à mettre mal les