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Page:Le messager de la Cour, 1524.pdf/9

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Meſmement ſe tournant vers vn Seigneur de ſa ſuitte qui tenoit vn baſton noir à la main, ie ſçay (luy dit-il) que c’eſt de voſtre charge de chaſſer de ma Cour, toute ſorte de mauuais garnimens. Vous voiez l’audace de ce ruſtre l’intereſt parnculier. Ie ſçay qu’il ſe fourre dans toutes les meilleures maiſons, & qu’il les gaſte & infcte tellement, qu’il eſt ſeul cauſe que i’aye eſté tres-malheruy, & que i’aye eu la peine & le deſplaiſir de changer ſouuent de Miniſtres ; c’eſt pourquoy ie veux que vous l’en chaſſiez comme vn fourbe & comme vn tres-dangereux corrupteur. Cependant menez moy ce pauure homme à la Chancellerie, où il n’y a que trois pas d’icy. Il y trouuera vn perſonnage de ſes amis qui le recueilira l’ayant eſleué en dignité pour cét effect. Ce commandement donné, le Curé s’eſcria à haute voix ? ô Sire, vous ne pouuiez pas parler plus ſainctement. C’eſt la voix de Dieu & non d’vn homme. Car ſans l’amour que vous portez naturellement au bien public, tout voſtre labeur ne ſeroit qu’vne toille de Penelope ; où il y auroit touſjours à rabiller. Apres cela ie vis deux Ar-