L’allusion à Daniel ne laisse aucun doute sur le sens de cette scène. Il s’agit du jugement suprême et de la distinction des méchants et des bons. Le théâtre est supra-terrestre, avec des âmes suspendues entre le monde d’en haut et la géhenne. Il n’y a là aucune place pour un messianisme temporel. Nous sommes peu surpris que Hillel à ce moment n’ait plus voulu entendre parler d’un purgatoire. Si les mérites égalent les démérites, Dieu tranche dans le sens de la miséricorde.
D’après ce que nous avons constaté pour la vie future, nous nous croyons autorisé à prendre dans le même sens de l’eschatologie définitive les sentences où les maîtres parlent de la résurrection en traitant de la rétribution individuelle particulière. La résurrection était intimement liée avec le jugement général. Dans la série des controverses entre Éliézer ben Hyrkanos et Josué ben Khanania, quand la Michna dit : « ils n’auront pas de part au monde à venir et ne se lèveront pas pour le jugement »[1], c’est la résurrection qui est désignée, et la Tosefta l’indique plus clairement : « ils n’auront pas de part au monde à venir, et ils ne vivront pas pour le monde à venir »[2].
Le dogme de la résurrection était celui qui choquait le plus les Gentils. Chacun le sait par l’épisode de saint Paul à Athènes[3]. Les rabbins rencontraient les mêmes répugnances, et les textes mentionnent plus d’une discussion entre eux et des incrédules. Ces incrédules étaient quelquefois des Juifs, car ces Juifs d’Alexandrie qui demandaient à Josué ben Khanania si les ressuscités devaient être aspergés
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- ↑ Act. xvii, 32.
ועולין הימנה ומתרפאין שנ׳ והבאתי את השלישית באש וצרפתים כצרף את הכסף ובהנתים כבחון את הזהב הוא יקרא משמי ואני אחיה לו לאל ועליהן אמרה חנה י״י ממית ומחיה מוריד שאול ויעל ובית הולל אומ׳ רב חסד מטה כלפי חסד ועליהן אמ׳ דוד אהבתי כי ישמע ועליהם נאמר כל הפרשה
L’expression מצמפצף ou מצפצף est bien ramenée par Bacher, Tann. I2, p. 16, n. 3, à la racine עיף, « nager ». La même doctrine b. Roch ha-chana, 16b.