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messianique, au lieu de sept dans les temples passés et dix dans le monde à venir[1].

Le Temple, construit déjà dans le passé sur un plan divin, serait assez beau en retrouvant ses proportions anciennes, avec les développements indiqués par Ézéchiel pour les cours et magasins avoisinants.

Le culte du Temple exigeait naturellement un grand prêtre. Le rabbinisme ne pouvait se contenter pour l’époque messianique d’un descendant quelconque d’Aaron. D’où la nécessité d’avoir un grand prêtre qui fût en quelque sorte le pendant du Messie, puisqu’on ne voulait pas admettre avec les chrétiens que le Messie avait rendu inutile le sacerdoce ancien. C’est du moins ainsi que j’entends la création du Cohen ṣédeq sur lequel l’épigraphie contemporaine jette peut-être une certaine lumière. La seconde série des inscriptions du temple d’Echmoun à Sidon fait mention d’un ben-ṣédeq, titre que M. Clermont-Ganneau[2] a reconnu comme équivalant à fils légitime, héritier présomptif, prince royal. C’est le sens du « Germe de justice » dans Jérémie[3]. Or ce germe était un des noms du Messie, employé spécialement par Zacharie[4]. Le même Zacharie avait vu deux oliviers plantés droits devant le maître de la terre[5] ; d’après l’exégèse courante, l’un était le Messie, que Jérémie nommait le « Germe de justice », l’autre était le prêtre. Comme pendant du Messie, on pouvait fort bien le nommer « le prêtre de justice », et c’est ce que fit R. Siméon fils de Gamaliel II, dont l’avis nous a été conservé dans les Aboth de R. Nathan :

Rabban Siméon b. Gamaliel disait : … Ce sont les deux fils de l’huile qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre (Zach. iv, 14) : c’est Aaron et le Messie. Et je ne saurais pas lequel est le plus aimé, mais, comme il est dit (Ps. cx, 5) : Dieu l’a juré, et il ne se repentira pas, tu es prêtre pour toujours ; je sais donc que le roi Messie est plus aimé que le prêtre de Justice[6].

On voit que, dans ce passage, loin d’identifier le Cohen ṣédeq avec Melkisédeq, R. Siméon met le Messie au-dessus du prêtre, parce que le Messie est prêtre éternel en vertu du serment divin. C’était, en quel-

  1. lehouda b. Haï, disciple d’Aqiba, dans b. Arakhin, 13l’. Cf. pl us haut, p, 171.
  2. CLtnMûNT-GANNEAU, ttecucil (Pardi. or., VI, p. 1G2 ; cf. 1905* p. 307 : pli* p,
  3. Jér. XksIII, 15 I np“ï
  4. Zacfi. ni, G ; VI, 12.
  5. Zach. I¥, M.
  6. Abotk dijt. Nathan, c. 34 ; é<L Sciiechler, p. 99 s. : p p* “’X PT’ ’rx* rues* pnx nynXII pix ouaw •’-j’n iw nbx ÿv* rn …ESW pz nnx EH :’ Xl’’, ’H yzc : TEZX NWC’Z ZTEFI pi •pis T;’ ; -T-’ marin