Ce qui me choque le plus en elle, c’est, avec cette sécheresse de cœur, les efforts qu’elle fait pour paraître rêveuse, sentimentale et poétique.
Elle parle de clairs de lune, de beautés de la nature, d’émotions tendres ; mais, au fond, elle n’a d’émotion et d’enthousiasme que pour les bouillonnés nouveaux et les mérites d’une capote d’une coiffure ou d’une dentelle ; le sentiment de la nature lui manque ; elle s’extasie à faux et proclame son ravissement quand il faudrait se contenter de sentir et de se taire.
J’aime autant cet honorable négociant de Mulhouse qui, devant les Alpes, couvertes de neige s’écriait : « On dirait cinquante lieues de jaconas ! » que cette jeune femme prête à faire, à leur vue, des vers ou une aquarelle.
Je l’ai souvent observée sans qu’elle s’en doutât, lorsqu’elle est seule, assise, inoccupée, lorsqu’elle est nonchalamment renversée dans son