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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/105

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

vres de Dieu n’ont pas besoin de suffrages, que les apprécier comme elle le fait, c’est ne pas les comprendre.

C’est une de ces femmes qui, avant de partir pour un voyage ou pour une promenade, font provision d’enthousiasme et se munissent d’une admiration de commande, comme elles prennent leurs gants et leur ombrelle ; elle a cette facilité de pâmoison sur parole dont sont douées les âmes tendres par calcul.

Je la juge bien, Marthe, vous le voyez ; je vous l’ai dit, je la hais !… Et ma haine me tient au cœur comme un feu qui le brûle. S’il me fallait la perdre, cette haine, j’en mourrais ; cette femme m’attire et me donne le vertige.

Je ne suis plus ce Lucien que vous appeliez votre grand enfant ; j’ai quelquefois peur de moi-même ; je ne rêve plus, je désire. J’ai d’âpres aspirations, une verve sensualiste que je ne me