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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/106

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

connaissais pas, cette audace amoureuse qui se jouerait d’un poignard dans la main d’une femme et ne reculerait devant aucun dénoûment féroce et sanglant ; je ne sais quelle impatience de l’esprit et des sens, le ton leste et provocant, avec une courtoisie élégante et glacée ; je me sens capable d’avoir des politesses de chevalier avec des perfidies de Lovelace, Don Juan croisé de lord Byron, le sophisme allié à l’exaltation. Je me dis que cette femme m’appartiendra, qu’elle m’aimera, et que j’aurai un bonheur inouï à la faire souffrir ; je suis sûr que….

Je suis sûr que vous allez me haïr et me mépriser ; mais, avec vous, Marthe, je veux être franc avant tout. Je l’aime, et pourtant je vous aime toujours ; je suis double. Hier au soir, j’ai eu, en la quittant, une horrible pensée ; je veux vous la dire et finir ma lettre par cette douloureuse confession.