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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/126

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

dépourvue de cœur, tout en reconnaissant ces défauts dans votre maîtresse, vous ne voulez pas qu’un autre s’en aperçoive ; son manque de cœur est votre bien ; les souffrances qu’elle vous inflige, vous ne prétendez pas qu’elle les inflige à un autre ; si elle donnait un coup de poignard à votre rival, vous en auriez une jalousie effroyable et vous seriez capable de la tuer.

Il y a peu d’hommes qui comprennent véritablement la jalousie ; en général, l’homme devient jaloux lorsqu’il possède. L’insensé ! il ne sait pas qu’en amour, posséder est peu de chose ; jouir de la femme aimée, tout est là.

Il le comprenait, lui, Lucien, qui ne savait même plus s’il désirait madame de Sohant ; mais ce qu’il savait bien, c’est qu’il jouissait d’elle ; sa vue le brûlait et l’enivrait ; sa coquetterie lui faisait souffrir une horrible volupté, une caresse cuisante comme celle du velours des orties ; il ne