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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/136

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

Le domestique sortit.

— Hélas ! il s’est battu pour moi, disait en sanglotant la pauvre jeune femme. Ma coquetterie lui coûte cher ! je voulais qu’il m’aimât ; eh bien, j’ai tout lieu d’être satisfaite, il m’adore ! et je me suis jouée de cette passion jeune et ardente qui ne connaît ni les obstacles ni le rang ! Ma légèreté et mon insouciance causeront peut-être la mort du plus charmant et du plus aimable des hommes.

Elle songeait au baiser, cause de la querelle, et elle regrettait amèrement qu’il n’eût pas été donné par Lucien ; le baiser de Gaston lui faisait hausser les épaules ; celui de Lucien la brûlait et la faisait tressaillir de la tête aux pieds.

— Hélas ! répétait-elle, c’est ce malheureux baiser qui est cause de tout ; ah ! quel dommage que ce fût ce Gaston !…

Puis elle retombait dans ses angoisses et dans