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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/145

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

Marthe que Lucien appelait sa sœur et son ange gardien ; Caroline savait que le jeune homme était seul au monde ; Marthe ne pouvait être que sa maîtresse. À cette idée, son bonheur s’envolait, et ses rêves d’amour et d’espérance s’éteignaient au milieu des larmes que faisait couler la jalousie ardente qui lui brûlait le cœur.

C’est égal, elle aimait maintenant, elle vivait, elle respirait, elle préférait ses larmes, sa jalousie, sa honte, ses souffrances d’aujourd’hui à la pâle et terne existence de la veille.

— Oui, disait-elle avec enthousiasme, je sens mon cœur qui se trouble, qui palpite ; mes joues se colorent, mon sang circule plus librement, le bonheur est à moi ! à plus tard les regrets, les convenances, la raison ; aujourd’hui, j’aime, et l’idée seule de le revoir, lui, me cause plus d’émotions enivrantes que je n’en ai eu dans tout le cours de ma vie ! Demain, je comprendrai peut-être ma