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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/164

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

aigu venait de lui traverser le cœur, il était jaloux ! jaloux de cet élan auquel s’était laissé emporter Caroline à la voix de Gaston. Alors il ressentit contre elle un mouvement de colère et de haine, et, se cachant la tête dans ses mains, le pauvre enfant fondit en larmes.

La comtesse, étonnée, inquiète, le suppliait de s’expliquer. Honteux de sa faiblesse et d’un mouvement de jalousie que rien ne justifiait, Lucien mit sur le compte de son amour, de ses nerfs et de cette belle nuit l’émotion qu’il éprouvait.

La jeune femme n’insista plus, et peu à peu elle tomba dans une profonde rêverie.

Lucien la contemplait avec abattement.

— Il y a quelques jours, se disait-il, elle m’eût deviné. Oh ! les femmes ! les femmes ! toutes les délicatesses de l’âme, toutes les extases poétiques d’un cœur dévoué, toutes les ivresses de la passion la plus pure, tout cela produit moins d’effet