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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/163

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

Il chantait cette mélodie populaire qui, un soir, causa tant d’émotion à la jeune femme de Marino Faliero.

Ah ! senza amare
Andare sul mare
Col sposo del mare
Non più eonsolare

Ce cri pénétrant de jeunesse et d’amour, s’élevant au milieu du silence et des douceurs de la nuit, envahit à la fois le cœur et les sens de la jeune comtesse. Sans trop se rendre compte de ce qu’elle éprouvait, elle se jeta dans les bras de Lucien en s’écriant :

— Écoute, écoute, c’est l’amour qu’il chante ! ô douces émotions ! saintes ardeurs ! nobles enthousiasmes ! après vous avoir goûtés, nous pouvons mourir, nous avons vécu, nous avons aimé !

Lucien ne répondit pas ; il lui sembla qu’un fer