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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

L’éternelle madame Pichel m’a bientôt tirée de mon extase ; elle venait me demander si j’avais bien passé la nuit et si j’étais contente de ma nouvelle demeure. J’ai répondu que j’étais ravie ; puis je l’ai congédiée bien vite, tant j’avais hâte de courir dans le parc et dans les bois comme une vraie pensionnaire en vacances.

Quel bonheur, cher oncle ! moi qui depuis si longtemps n’avais pas quitté Paris, moi qui suis folle de la campagne, je pouvais enfin m’en donner à cœur joie ! Aussi je courais à perdre haleine, j’allais à l’aventure, arrachant à pleines mains, sur mon passage, les bourgeons et les petites feuilles vertes, m’étonnant de ne pas voir les fleurs éclore sous mes pas, cherchant les violettes dans les fraisiers, me sentant d’irrésistibles envies d’embrasser tous ces beaux arbres, qui me semblaient autant d’amis charmés de me faire fête.

Arrivée sur la pelouse j’aperçois deux jolies