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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/185

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

sourire, se voilèrent les yeux avec des gestes d’horreur. Gaston rit aux éclats ; Lucien sourit de pitié.

— Oui, mesdames ; oui, messieurs, reprit l’artiste avec sang-froid, elle doit être femme de ménage. Je suis très-poétique, moi ; j’ai la poésie du foyer, le lyrisme du pot-au-feu. J’ai la faiblesse de croire que l’existence domestique peut occuper les instants d’une femme sans absorber ses idées ; que la culture des sentiments moraux ne force pas à sacrifier la culture de l’intelligence. Je crois que la femme de ménage n’apprend pas à étouffer ses impulsions et ses affections naturelles ; qu’elle conserve, au contraire, plus d’individualité ; qu’elle mêle spontanément la poésie de l’âme aux réalités de la vie commune ; qu’elle a une simplicité attractive, une fraîcheur de sentiments qui charme. Certains détails d’une trivialité adorable vont bien avec