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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/225

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

il était plongé ; il tressaillit et ferma violemment la fenêtre.

— Ah ! pauvre fou ! dit-il en se laissant tomber sur une chaise avec accablement, pauvre fou ! tu l’aimes et elle sera à un autre ; moi, je suis condamné à vivre seul.

Et il se sentait gagné par une grande tristesse qui lui envahissait tout le cœur.

Il était venu à Paris en quittant son village ; il était venu chercher le travail, les soucis, la fatigue ; il songeait à ses nuits sans sommeil, à ses jours sans repos, à ce public si capricieux, si ingrat, si injuste ; souvent la gloire était payée bien cher, et la gloire était-elle le bonheur !

Il fit quelques pas par la chambre.

— Elle serait ma consolation, ma force, ma jeunesse ; mon talent serait rafraîchi par cette intelligence fine et vivace… Mais elle m’aime ! s’écria-t-il en s’arrêtant tout à coup ; ne l’ai-je