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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/224

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

rivière où barbotaient les canards ; des paysans, sur des chevaux blancs, s’enfonçaient dans le sentier encaissé ; là, c’était le moulin ; plus loin, la maison du garde ; et, au milieu de ces naïfs tableaux, passait et repassait le doux fantôme de Caroline ! George entendait son rire frais dans la campagne, il entrevoyait sa robe blanche à travers les arbres ; puis elle allait vers le moulin, donnant le bras à son vieux père et soutenant sa marche ; le vieillard lui parlait doucement, la tête un peu penchée. Elle écoutait, avec son doux sourire, les yeux levés sur lui ; ces beaux yeux pleins d’affection semblaient dire : « Je vous respecte et je vous aime, parce que vous êtes le père de mon George. »

Alors, ému, éperdu, il se pencha sur la balustrade en criant :

— Caroline ! Caroline !

Sa propre voix le tira de l’extase dans laquelle