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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/234

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

— Allez dire au comte de Mareuil que je désire lui parler sur-le-champ.

Quelques instants après, Lucien entra. Il était très-ému ; mais l’espérance de son bonheur donnait une expression charmante à sa tête aristocratique.

Il vint se mettre aux pieds de Caroline, et, sans parler, il attendit.

— Lucien, dit doucement la jeune femme, dont les yeux se remplirent de larmes, je vais vous faire beaucoup de peine ; ne m’en voulez pas, car, tous les deux, nous sommes coupables ; la réflexion nous a manqué. Lorsque je vous ai offert ma main, je vous ai trouvé prêt à obéir ; aujourd’hui, moi, je comprends que je ne vous rendrais pas heureux. Égarée un instant par la poésie charmante de votre amour, je me suis méconnue moi-même ; mais j’ai repris maintenant toute ma raison ; je me connais, vous ne me