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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/235

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

connaissez pas ; vous m’avez vue telle que vous me faisiez, jamais vous ne me verrez telle que je suis : vous ne m’avez pas aimée.

— Que dites-vous, Caroline ! s’écria Lucien éperdu ; moi qui ne vis que pour vous et par vous !

— Non, Lucien, vous êtes de bonne foi, mais vous ne m’aimez pas. Vous n’aimez qu’une sorte d’idéal que vous vous êtes créé ; je ne suis pour vous qu’un instrument, une harpe vivante sur laquelle vous chantez des hymnes amoureux à votre mystique amour.

Lucien pâlit horriblement ; il se leva et resta debout devant la comtesse, qui poursuivit impitoyablement :

— Vous êtes un enfant ; il vous faut une femme qui vous domine et vous dirige ; moi, je ne saurais vous conduire, et vous me perdriez avec vous.