Aller au contenu

Page:Le oui et le non des femmes.djvu/250

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
236
LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

Depuis qu’ils avaient quitté Gênes, la comtesse Caroline était redevenue souriante et gaie ; enivrée d’amour, elle faisait des projets d’avenir, de bonheur ; sa passion n’avait plus le calme des premiers jours ; on eût dit qu’elle obéissait à une agitation intérieure plus forte que sa volonté ; elle redevenait la Caroline d’autrefois, elle voulait des serments, elle voulait qu’à chaque instant il lui répétât qu’il l’aimait. Elle l’aimait tant, elle ! elle l’avait si longtemps attendu ! Elle lui racontait toute sa vie passée, ses chagrins, ses luttes ; elle parlait de l’impression qu’elle avait ressentie lorsqu’elle l’avait vu pour la première fois, lui, George ; et quelles angoisses, et quelles espérances, et quelles félicités, quand elle s’était crue aimée de cet artiste qu’elle avait mis si haut, pour lequel elle avait de l’admiration et du culte. Comme ils allaient être heureux maintenant ! comme ils allaient se plonger dans