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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/47

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

vais qu’il ne devait arriver à Mareuil que dans un mois, j’avais donc le temps d’aller revoir la chère maison où j’étais né, et où ma mère était morte.

— Le vieux Pichel, qui m’aimait tant, me permettra bien, me disais-je, de passer quelques jours dans ce beau domaine, lequel ne m’apparaissait dans mes rêves qu’entouré d’une auréole.

J’ai quitté la ville à pied ; j’ai traversé la montagne ; je me suis encore assis au sommet de Sainte-Odille, sous les arceaux romans du cloître en ruine. J’ai contemplé cette plaine immense et les vagues agitées des sapins. Le ciel était pesant ; le vent promenait de lourdes nuées à travers les franges funèbres des mélèzes… Hélas ! était-ce ainsi que je devais revenir ! Et vous, Marthe, pourquoi m’avez-vous éloigné ?… Le jour baissait ; les bergers ramenaient leurs trou-