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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/52

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

Elle m’a répondu sèchement, et sans grâce ; elle m’a quitté sottement avec une hauteur insolente et superbe. Dès qu’elle s’est éloignée, l’illusion est revenue. Elle est charmante, cette vilaine femme. Elle disparut derrière une charmille ; mais le froufrou de sa robe m’arrivait encore à travers le feuillage ; puis je ne vis plus rien et je me trouvai seul, songeant à vous.

Je resterai huit jours ici. Les Pichel, heureux de me revoir, m’ont donné une chambre dans leur maisonnette ; ils m’ont fait passer pour leur neveu, afin de m’épargner les questions des indiscrets. En apprenant que j’étais le neveu des Pichel, la hautaine comtesse a fait une moue des plus comiques ; elle avait probablement espéré une rencontre, un chevalier errant, un duel de coquetterie, de quoi tromper pendant quelques jours les ennuis de la campagne, de la solitude, de la fausse poésie et du vide de son cœur. Quel