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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/67

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

Aimer, c’est donc pouvoir s’élever à la compréhension de la beauté infinie, s’y incarner et laisser au fond d’une œuvre matérielle, comme au fond d’une urne d’or, une portion de la vie qui nous a été abandonnée.

L’amour dans sa plus large formule, c’est la science et l’art, c’est l’arbre mystérieux où s’accomplit le premier mythe de l’humanité ; par là l’homme comprend, engendre et dure. Il revit dans ses œuvres ou dans ses enfants. La femme elle-même participe à cette loi commune ; pour elle, aimer, c’est concevoir ; de là deux amours tous les deux saints : l’un qui perpétue l’humanité extérieure et renouvelle les générations ; l’autre qui perpétue l’humanité intellectuelle et s’élève à la notion du beau, le fixant par une création particulière dans la mémoire des nations.

C’est ce sentiment vague comme l’infini auquel