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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/66

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

dée du beau, l’espoir de vivre en lui et d’y déposer par la génération son germe et sa puissance d’immortalité ? Qui a semé les mondes comme des grains de blé à travers les espaces, qui rappelle les soleils errants autour des étoiles immobiles, qui a plongé le rayon de vie sous la froide couche de l’Océan, qui berce les longues fougères sur les amours des insectes et laisse grimper le lierre au faîte des ruines, si ce n’est la vie active qui proteste partout contre la destruction et meut à son gré ses univers ? Partout la vie finie se mêle et s’absorbe avec la mort. Les races viennent s’épouser et verser la libation des noces sur la tombe des races ensevelies. Tout s’écroule, tout s’épuise, et cependant le monde persiste. Il consomme le temps et garde la jeunesse. Ce qui ne meurt pas, c’est l’idéal ; ce qui meurt, c’est le plaisir de l’homme, c’est le monde réel sur lequel il marche et respire.