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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/76

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

vant au moins fort étrange que M. Pichel refusât l’honneur qu’elle voulait bien lui faire ; puis sa colère tomba et fit place à une tristesse dont elle ne se rendait pas bien compte, mais qui n’était pas sans charme ; elle était forcée de s’avouer que le refus de Lucien partait d’un cœur fier, et il ne lui déplaisait pas qu’on résistât à un de ses caprices ; elle n’en eut que plus ardemment l’envie d’être marraine, et elle se jura qu’elle le serait.

Puis elle éprouvait pour l’enfant une tendresse singulière et dont, la veille encore, elle ne se doutait pas ; elle voulait absolument avoir le droit de le protéger, de l’aimer ; il fallait qu’elle le vît ; elle ne pouvait plus se passer de lui.

— Comment faire ? réfléchissait-elle ; et quel est donc le moyen d’apprivoiser ce sauvage ?

Elle se dépitait sérieusement lorsqu’on annonça le vicomte de Charly.

Celui-ci venait régulièrement tous les jours