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Science héroïque (1644), Marc de Vulson, sieur de la Colombière, blasonne la première fois leurs armes, page 55 : « Fascé d’hermine et de synople diapré d’or, que quelques-uns nomment paillé d’or. »

Avant ce livre important, Vulson avait fait paraître, en 1639, un simple Recueil de plusieurs pièces et figures d’armoiries omises par les autheurs qui ont écrit iusques ici de cette science. Il mourut en 1658. Ses œuvres furent rééditées, le Traité en 1669, et le petit album en 1699.

Les armes des Tesson ont été représentées sur les planches de ces deux ouvrages. Dans le Recueil, chaque fasce de paillé se compose de huit demi-cercles et quatre quarts de cercle (ceux-ci placés aux angles), également répartis sur les deux lignes horizontales de la fasce avec lesquelles se confondent leurs diamètres. Chaque paire de demi-annelets ou de quarts d’annelet correspondants, se trouve réunie par une tige en pal. L’espace entre deux de ces couples (non héraldiques) est occupé uniformément par une macle allongée. Tout cela a bien l’air d’une tapisserie des plus ordinaires et fort peu héraldique. — Dans La Science héroïque, chaque fasce de paillé est remplie par une chaîne de cinq hexagones soudés par leurs côtés verticaux et renfermant tous un losange. C’est en quelque sorte la fasce précédente dont les demi-cercles se rejoindraient par les bouts après avoir été désarrondis.

Ces armes ont été blasonnées par Vulson :

1o  Fascé d’hermines et d’azur paillé d’or (Recueil, pl. 19) ;

2o  Fascé d’hermines et d’azur, l’azur paillé ou brodé d’or (La Science héroïque, page 122).

Mais le Paillé de fantaisie de ces écussons ne ressemble rien à la réalité. Nous venons de voir le véritable sur un carreau de brique de la Roche-Tesson. Le vrai n’a pas d’ailleurs été immuable ; il s’est forcément modifié, un peu, suivant les époques et les personnages, comme la disposition des mouchetures de sable sur les fasces d’hermine. Voici un autre exemple : Sur le sceau, de 1205, de Raoul Tesson, Sénéchal de Normandie, dont le comte Gérard de Contades donne le fac-simile dans sa Notice sur la commune de Lonlay-le-Tesson[1], p. 84, le Paillé se

  1. Lonlay-le-Tesson, canton de la Ferté-Macé, arrondissement de Domfront (Orne).