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compose d’une chaîne ou série continue d’annelets sans nombre, renfermant tous une aiglette.

Sur ces deux pièces authentiques et sur les quatre petits scels des sires de La Roche-Tesson, de 1317, 1321, 1331 et 1334, que nous avons trouvés dans le chartrier de la Mancellière, le Paillé est toujours en chef. Quand cela indiquerait sa supériorité réelle sur l’Hermine même, nous n’en serions nullement surpris.

Ce Raoul Tesson fonda le prieuré de La Colombe en 1188 : il venait de prendre la croix avec Henri II et Philippe-Auguste (3e croisade) ; mais, suivant M. Léopold Delisle, ou ne saurait dire s’il accomplit son vœu.

Le héraut Navarre, ayant blasonné par le seul mot de Paillé, les fasces des de Clerc et Maguerel, comme celles des Tesson, il est bien permis de supposer que le Paillé de ces deux autres familles était aussi de sinople diapré. Au début, la couleur du fond de cette panne de soie devait être invariable comme celle de l’Hermine et du Vair, et, c’est pour cela qu’elle n’avait pas besoin d’être indiquée.

Le Sinople était, du reste, la couleur qui rappelait le mieux l’Orient conquis, puisqu’on s’accorde généralement à faire dériver ce terme de Blason du nom de la ville de Sinope en Asie-Mineure.

Littré donne pour étymologie au verbe diaprer l’ancien français Diaspre, sorte de drap à fleurs, venu de l’italien Diaspro, jaspe. Or, celui qu’on prise le plus est le jaspe vert chargé de petites taches rouges.

Nous avons encore remarqué dans le glossaire de du Cange, au mot Diapreius, cette phrase extraite du testament de l’évêque de Marseille en 1344 : Lego duos pannos quasi virides Diapretos pro ornando altare.

Quand on eut oublié la noble origine du Diapré, on préféra peut-être au sinople, l’azur, qui était la couleur du champ des armes de nos Rois.

Tout ce qui précède, résultat de nos recherches personnelles, se trouve d’accord avec les deux notes suivantes qui nous ont été fournies à ce sujet par notre aimable et savant confrère du