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Page:Le paillé et le diapré héraldiques - Alfred de Tesson.djvu/5

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Le Paillé et le Diapré Héraldiques



Le Paillé ou le Diapré, vraiment héraldique, que nous allons décrire, est, sans contredit, le plus chatoyant des émaux du Blason. Son éblouissante et merveilleuse diaprure, composée des symboles de la bravoure et de la victoire, reflète les gestes héroïques des premiers croisés.

Cependant, cet émail incomparable a été, par cela même, méconnu, on peut même dire diffamé, en se servant d’un terme de la langue du Blason, par les héraldistes, qui, ne pouvant arriver à l’expliquer, en ont fait une simple figure d’ordre très inférieur.

À la vérité, et c’est là jusqu’à un certain point leur excuse, ce riche et brillant Paillé est excessivement rare dans les armoiries. Mais sa rareté même n’est-elle pas a priori la preuve de son excellence ?

On ne trouve que trois familles, toutes les trois Normandes et représentées par six personnes, portant des pièces de Paillé sur leurs armes, dans l’histoire Générale de Normandie, de 1631, par maistre Gabriel du Moulin, curé de Menneval, qui a publié à la suite de cette histoire, le Catalogue des Seigneurs de Normandie, et autres provinces de France, qui furent en la Conqueste de Hierusalem, sous Robert Courte-Heuze, Duc de Normandie, et Godefroy de Bouillon, Duc de Lorraine, avec la curieuse remarque de toutes leurs armes ou armoiries.

Ce titre si précis n’est pourtant pas exact, comme on le verra plus loin.

Le catalogue comprend 450 noms et armes des Seigneurs de Normandie, Bannerois ou porte-guidons Normands, parmi lesquels nous relevons :

Le sire de Clere, d’argent à une fesse de Paesle.