Page:Le parfait bouvier, trésor du laboureur, 18xx.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[8]

de la richesse du cultivateur ; c’est elle qui répand l’aisance parmi les habitans de la campagne, et qui fournit a la société une grande partie des douceurs de la vie. Les vaches sont utiles, non-seulement par les veaux et le laitage qu’elles donnent ; mais il y a des pays où on les met encore au travail et à la charrue, et où on les fait travailler comme les bœufs.

La grosseur du pis ne constitue pas la bonté d’une vache ; il y en a qui l’ont très-petit, et qui, néanmoins, donnent beaucoup de lait ; le pis n’est quelquefois gros, que parce qu’il est charnu.

Dans les trois saisons où l’herbe est abondante, la traite des vaches se fait deux fois le jour, le matin et le soir ; en hiver, il suffît de la faire une fois seulement. La bonne façon de traire, est de conduire la main depuis le haut du pis jusqu’en bas, sans interruption, ce qui produit une mousse haute dans le seau ; au lieu qu’en pressant le pis comme par secousses, le beurre se sépare du lait.

Quand une vache donne peu de lait, c’est souvent la faute des alimens qu’on lui donne. Il faut, dans ce cas, lui en donner de plus succulens, tels que la bonne herbe, la paille d’avoine, le foin, le trèfle, le sainfoin et la luzerne ; par ce moyen, on parvient à augmenter et entretenir le lait.

C’est aussi souvent aux mauvais pâturages que le lait doit sa mauvaise qualité. Si ce sont des bas-fonds, des marrais, le lait participe du mauvais goût de ces herbages ; mais, en général, si l’herbe est douce et l’eau bonne, le lait est excellent, et toujours abondant.