Page:Le parfait bouvier, trésor du laboureur, 18xx.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[7]

de le flatter, de le caresser, d’être très-patient, de ne jamais le battre, car ce serait le rendre furieux et indomptable.

À trois ans et demi, on accoutume le jeune bœuf au joug, encore par la douceur, la patience et les caresses, en lui donnant, de temps en temps, de l’orge bouillie, des fèves concassées, et d’autres alimens semblables, dont il est très-friand. On l’attèle à la charrue avec un autre bœuf de même taille, et qui soit déjà dressé ; on les conduit ensemble au pâturage, afin qu’ils se connaissent et s’habituent à n’avoir que des mouvemens communs. Il faut prendre garde de se servir de l’aiguillon dans les premiers momens, dans la crainte de le rebuter et de le rendre indomptable. On le ménagera au travail, de peur qu’il ne se fatigue trop. Si le jeune bœuf est très-difficile à retenir, s’il est impétueux, s’il donne du pied, ou est à heurter de ses cornes, tous ces défauts disparaissent en attachant l’animal bien ferme à l’étable, et en l’y laissant jeûner pendant quelque temps. S’il est peureux, si la moindre chose l’effraie, le travail et l’âge, en diminuant la crainte, remédieront à ce vice ; s’il est furieux, le moyen le plus sûr de le rendre docile, est de l’attacher à une charrette bien chargée, au milieu de deux autres bœufs qui aient un pas lent, et de lui donner souvent de l’aiguillon.

Nous n’avons jusqu’à présent considéré la vache que relativement à son veau ; nous allons voir quels sont les autres avantages qu’on retire de cet animal. La vache est la source première